Depuis la fin du mois de juillet 2021, les rivières Tshikapa et Kasaïn, situées en République Démocratique du Congo (RDC), sont touchées par une pollution sans précédent. Cette situation confronte les autorités à une crise humanitaire et sanitaire dans le centre du pays. En plus de l’intoxication des populations riveraines, une contamination des eaux souterraines est redoutée par des chercheurs à Kinshasa.

Sources de la pollution des rivières et impact sur les riverains

La principale source de la pollution des rivières Kasaï et Tshikapa émane d’un complexe minier de diamants implanté en Angola. Ce dernier a déversé, en juillet, des substances toxiques dans les eaux du centre de la RDC qui prennent leur source dans le pays limitrophe.

Les contaminations ont touché un bon nombre des localités du sud-ouest, ce qui implique le risque que les eaux du fleuve Congo soient également infectées. Des chercheurs à Kinshasa appréhendent d’ailleurs une pollution des eaux souterraines ainsi qu’une contagion de la faune et de la flore, avec des effets négatifs qui pourraient s’étendre sur le long terme. Selon un rapport de l’Institut congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), le taux de mortalité des poissons et des grands mammifères, en l’occurrence les hippopotames et les buffles, est considérablement en hausse.

Il faut dire que les conséquences sur les populations riveraines sont déjà remarquables. La souillure des rivières a en effet entraîné un changement brusque de l’échelle colorimétrique des eaux qui sont devenues presque rougeâtres. En dehors des cas de diarrhées, plusieurs décès ont été enregistrés suite à l’ingestion des poissons. Des maladies génitales ainsi que des éruptions cutanées sont également observées chez les femmes de la région.

De plus, le pouvoir public a décidé de la suspension de toutes les activités liées à l’extraction de diamant. Un coup dur pour les autochtones qui vivaient déjà dans une extrême pauvreté.

Actions menées pour endiguer la situation

Face à la crise sanitaire et humanitaire touchant la région du centre de la RDC, les autorités se devaient d’intervenir assez rapidement. Elles ont ainsi dépêché sur les lieux, le jeudi 26 août, la vice-première ministre chargée de l’Environnement, Eve Bazaiba. Son intervention a permis de faire un bilan de plus de 4 000 cas de diarrhées dans 13 des 18 centres de santé de Kasaï.

Eve Bazaiba rassure que le gouvernement prendra dans l’immédiat des mesures pour renforcer la desserte d’eau assurée par la société de distribution. Dans le même temps, le président Félix Tshisekedi a demandé des aides humanitaires ainsi que le soutien de la communauté internationale.

L’entretien des sources naturelles et la construction de forages d’eau sont d’autres activités prévues. À ce titre, le gouvernement pourrait se faire accompagner par Life ONG avis. Créée en 2009 et intervenant majoritairement en Afrique ainsi qu’en Asie, cette Organisation Non Gouvernementale française œuvre en faveur des populations défavorisées. Ses actions visent à aider les peuples à accéder à l’eau, à la nourriture et à l’éducation.