En Europe, la transition vers une mobilité plus verte est en marche, et la France ne fait pas exception. Avec une prise de conscience croissante des enjeux environnementaux, le gouvernement français redouble d’efforts pour encourager l’adoption de véhicules électriques. Au cœur de cette initiative se trouve le bonus écologique, une incitation financière destinée à rendre les voitures électriques plus accessibles. Mais quels sont les changements à venir et qui en bénéficiera le plus ? Décryptage…

Une augmentation significative du bonus écologique

Dès le 1er janvier prochain, Prestige Cars avise est que les incitations à l’achat de véhicules électriques en France se verront redynamisées. Actuellement fixé à 7 000 euros, le bonus écologique pourrait en effet grimper à près de 8 000 euros, selon les informations relayées par Les Échos. Toutefois, cette hausse ne sera pas uniforme pour tous les acheteurs.

Effectivement, cette augmentation substantielle est spécifiquement destinée aux ménages les plus modestes. Une démarche louable, certes, mais qui soulève des interrogations. Les familles à revenus modestes sont-elles actuellement les principales acheteuses de véhicules électriques ? Un acteur majeur du secteur automobile met en garde : « Ce ne sont pas les familles modestes qui achètent des voitures électriques aujourd’hui ». Il insiste sur la nécessité de ne pas perturber un marché encore naissant en modifiant trop drastiquement les incitations pour les acheteurs plus aisés.

Des critères d’éligibilité plus stricts

Mais l’augmentation du bonus n’est que la partie visible de l’iceberg. Le gouvernement français ne se contente pas de jeter de l’argent par les fenêtres et souhaite s’assurer que les véhicules bénéficiant de cette incitation sont véritablement écologiques. Ainsi, les critères d’éligibilité au bonus écologique vont se durcir.

Un « score environnemental » sera désormais au cœur de ce processus. Basé sur les émissions générées lors de la production des matériaux, de l’assemblage et du transport du véhicule, ce score déterminera si un véhicule est éligible au bonus. Bien que les détails précis restent à définir, un véhicule devra obtenir un score inférieur à 60 sur 100 pour prétendre au bonus.

Un regard critique sur les constructeurs étrangers

La ministre de la Transition énergétique a également annoncé un durcissement des critères d’éligibilité, visant particulièrement les constructeurs asiatiques. Même les voitures françaises qui s’approvisionnent en batteries chinoises pourraient être exclues de cette incitation. Derrière cette décision se cache une volonté de promouvoir une industrie automobile nationale tout en garantissant l’authenticité écologique des véhicules subventionnés.

En fin de compte, si le bonus est augmenté, il ciblera les ménages dont le revenu fiscal de référence pour une part est inférieur ou égal à 14 089 euros par an. Une démarche qui, bien qu’ambitieuse, soulève des questions sur sa pertinence et son efficacité à long terme. Seul l’avenir nous dira si ces mesures seront suffisantes pour populariser davantage les véhicules électriques et les rendre accessibles même aux ménages aux revenus modestes.