On assiste de plus en plus à des opérations de reforestation à travers le monde. La raison principale invoquée à ces actions est la capacité première des arbres à capter le CO2, permettant ainsi de lutter contre le réchauffement climatique. Toutefois, selon l’avis de Life ONG, si l’intention est louable, elle reste néanmoins à nuancer. Explications.

Les risques qui découlent d’une reforestation non réfléchie

L’enjeu mondial est aujourd’hui de réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2), principalement générées par les activités de l’Homme et à l’origine du dérèglement climatique. C’est tout logiquement dans ce contexte que la reforestation s’est peu à peu imposée du fait de l’utilisation naturelle des arbres de ce gaz dans leur processus de croissance. On peut à ce titre citer l’une des nombreuses initiatives, à savoir l’objectif de l’Union Européenne de planter pas moins de 3 milliards d’arbres d’ici 2024.

Toutefois, face à cet enthousiasme croissant, des scientifiques tempèrent l’impact de la reforestation sur le réchauffement climatique. En effet, en emmagasinant du CO2, les arbres deviennent des puits de carbone qui représentent un réel risque en cas d’incendie, entraînant dans ce cas d’importantes quantités de CO2 relâchées et donc, un effet inverse à celui escompté.

Certaines études ont par ailleurs démontré que les arbres (et plus précisément les conifères) sombres absorbent plus de rayonnement solaire en comparaison avec les sols environnants plus clairs. Le résultat ? Un réchauffement local ! C’est notamment le cas dans les zones semi-arides et arides qui ont la particularité de renvoyer beaucoup de lumière.

La reforestation, une alternative à affiner pour parvenir aux objectifs visés

Il apparaît que si la reforestation peut être une solution pour lutter contre le changement climatique, il convient toutefois d’analyser de nombreux paramètres avant de lancer une initiative au risque d’avoir de terribles conséquences pour les terres et les écosystèmes où les arbres sont plantés. Il est en effet ici important de rappeler que la reforestation peut impacter directement les écosystèmes existants, notamment dans le cas d’une monoculture. Cela peut dans certains cas aboutir à la nécessité d’une déforestation collatérale, un profond non-sens !

C’est pourquoi les spécialistes tirent la sonnette d’alarme, rappelant que la reforestation peut être une alternative mais aussi un réel risque notamment du fait des puits de carbone. Il est ainsi important d’envisager d’autres alternatives qui sont également des solutions de stockage de CO2 (à l’image des tourbières, des mangroves ou encore des prairies). Quoi qu’il en soit, les opérations de reforestation doivent se poursuivre mais en étant étudiées minutieusement. C’est uniquement en prenant en compte l’ensemble des caractéristiques qu’un impact positif sur le dérèglement climatique sera atteignable.

Les scientifiques poursuivent leurs recherches afin de parvenir à un équilibre. L’équipe de l’Université d’Oxford travaillent d’ailleurs sur un modèle de préservation et de restauration des écosystèmes plus équilibré qui permettrait de parvenir selon Epsiloon à « une réduction de 0,3°C de la température mondiale d’ici à 2085, dans le scénario d’un réchauffement à 2°C ».