Planter des arbres est considéré comme l’un des meilleurs moyens pour lutter contre les changements climatiques. Pourtant, plusieurs experts estiment que ce n’est pas forcément optimal en matière de réduction des concentrations de CO2 dans l’atmosphère. Qu’en est-il réellement ?

Arbres plantés VS arbres qui survivent

Qu’il s’agisse des gouvernements ou des entreprises, l’enthousiasme pour les projets de plantation d’arbres est le même. Les deux sont en effet unanimes sur le fait que les arbres plantés sont capables de compenser les émissions de CO2, en plus de retirer les accumulations de ce dernier de l’atmosphère. Même le Forum économique mondial s’y met, avec son initiative baptisée One Trillion Trees, visant à lutter contre les changements climatiques en plantant des arbres.

Mais force est de constater que malgré l’ampleur de ces projets et les sommes qui y sont investies, la superficie des forêts continue de stagner. De l’avis de Life ONG et de plusieurs experts, la raison à cela est qu’on s’intéresse beaucoup plus au nombre d’arbres plantés qu’à celui des arbres qui survivent.

Par exemple, la Chine avait lancé en 1978 un grand programme de plantation d’arbres sur une distance de 4 500 km au nord pour freiner la progression du désert de Gobi. En 2011, une analyse a montré que 85% des plantations ont échoué, en raison du choix inadapté des espèces d’arbres. Idem en Turquie, où 90% des arbres plantés en 2019 n’ont pas survécu seulement trois mois après leur mise en terre. La raison, nous vous le disions, est qu’on n’investit pas assez dans ce qui peut se passer après la plantation. D’où l’importance de bien planifier : quand planter, quelle espèce d’arbre, à quel endroit…

Laisser repousser les forêts naturellement

De l’avis de plusieurs experts, il serait plus judicieux de laisser pousser une forêt naturellement que planter de nouveaux arbres, car cela permettrait d’éliminer beaucoup plus de CO2. Par exemple, si on plante un seul type d’arbres, la forêt émet alors plus de CO2 qu’elle n’en absorbe, en plus des risques de réduction de la biodiversité.