La prochaine Coupe du monde au Qatar a été saluée comme la plus écologique de l’histoire, les organisateurs de l’événement ayant annoncé qu’il n’y aurait aucune émission nette liée au dioxyde de carbone. Pour autant, on se demande comment cela sera possible, dans un contexte où tous les stades seront climatisés à ciel ouvert… Pour ne rien arranger, une récente étude menée sur le sujet a révélé que l’empreinte carbone du tournoi pourrait être 8 fois plus importante que prévu ! Le point sur le sujet avec Dan Bloch.
Des émissions malgré tout
Les solutions respectueuses de l’environnement devaient être l’une des marques de fabrique de la Coupe du monde qatari : des technologies neutres sur le plan climatique utilisées pour la construction de huit stades, plus de 90 % des matériaux utilisés pour leur construction provenant de sources recyclées, une faible consommation d’énergie et, pendant le tournoi, des transports publics sans émissions pour les supporters. C’est du moins ce à quoi le tournoi devait ressembler selon les promesses des organisateurs qataris. Cependant, un rapport publié par l’organisation non gouvernementale Carbon Market Watch brosse un tableau bien différent… Entre autres révélations, le rapport souligne que les affirmations selon lesquelles la Coupe du monde de football 2022 ne contribuera pas à des émissions supplémentaires de CO2 dans l’atmosphère sont infondées. En outre, le rapport note que les données déjà disponibles aujourd’hui montrent que, contrairement aux prédictions, l’impact climatique du tournoi organisé au Qatar sera résolument négatif.
Quid de l’entretien des stades après l’événement ?
L’entretien des stades après l’événement, qui consomme beaucoup d’énergie, devrait également poser problème. Le rapport souligne que sept des huit stades du Qatar ont été construits de toutes pièces spécialement pour le tournoi et qu’il est difficile d’imaginer comment ils seront utilisés après 2022. Les Qataris ont largement communiqué sur des solutions vertes, censées absorber le dioxyde de carbone, mais celles-ci sont également discutables. Le gazon naturel des stades, par exemple, devra être remplacé par du gazon artificiel après la Coupe du monde en raison des températures très élevées dans le pays qui, pour rappel, peuvent atteindre les 50 °C en été !
Un porte-parole du Comité suprême pour la livraison et l’héritage de la Coupe du monde 2022 au Qatar a démenti ces allégations, déclarant que la Coupe du monde au Qatar et les efforts déployés pour qu’elle soit neutre sur le plan climatique devaient être appréciés, et non critiqués. Il a ajouté que le rapport est basé sur des spéculations et les conclusions qu’il présente sont fausses. Il convient de noter que la Coupe du monde 2022 au Qatar est la première dont les organisateurs se sont engagés à ce qu’elle soit neutre sur le plan environnemental. Comme le soulignent les Qataris, tous les matchs de la Coupe du monde se dérouleront dans un espace restreint. De ce fait, les supporters qui se déplaceront entre les stades n’auront pas besoin d’utiliser des transports aériens très émetteurs, et il y aura toute une flotte de bus électriques pour assurer les transferts du public.
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