Les biocarburants sont des combustibles obtenus à partir de ressources organiques d’origine non fossile, contrairement aux hydrocarbures. Renouvelables, non polluants, ils constituent un réel espoir pour l’environnement. Quels sont les biocarburants existants ou en cours de développement ?
Le bioéthanol
Ce biocarburant est produit à partir de matières premières agricoles, et plus précisément à partir des sucres contenus dans différentes plantes. Les producteurs de bioéthanol ont recours à la betterave ou à la canne à sucre, qui sont des plantes dites sucrières, mais aussi aux céréales comme le maïs et le blé.
Le bioéthanol est aujourd’hui présent sous forme de mélange avec l’essence distribuée dans les stations-services. De nombreuses automobiles, mais aussi des poids-lourds dotés d’attelages circulent avec ce type de carburant, qui contient un pourcentage plus ou moins élevé de bioéthanol.
En France, environ 3 % de la surface agricole totale de céréales et de plantes sucrières est dédiée à la production de bioéthanol.
Le biocarburant à base d’algues
Plusieurs laboratoires de recherche se concentrent aujourd’hui sur la fabrication de biocarburant à base de micro-algues oléagineuses. Ces algues microscopiques, très riches en huile, ont un rendement supérieur à celui du colza ou du tournesol, qui sont également utilisés comme alternatives aux hydrocarbures.
Des expériences sont menées dans différents endroits du monde, notamment en Californie, à Hawaï ou encore au Nouveau-Mexique. Ces micro-algues, appartenant à la famille des diatomées ou des chlorophycées, poussent en quelques jours seulement et 70 % de l’huile qu’elles contiennent peut être récupérée en les pressant, sans utilisation de solvant.
L’huile obtenue est soit utilisée brute dans des moteurs diesel adaptés, soit transformée pour alimenter des moteurs à allumage par compression. Ce biodiesel est biodégradable et non toxique.
L’huile de colza, un biocarburant local
Alors que Total a fait le choix d’importer massivement de l’huile de palme d’Asie du Sud-Est pour la transformer en biocarburant, la société française Saipol propose depuis un peu plus de 2 ans l’Oleo100, un biocarburant à base de colza cultivé en France.
Commercialisé aux entreprises de transport disposant de cuves de stockage, l’Oleo100 possède un bilan carbone plus avantageux que celui des biocarburants à base d’huile de palme, la culture intensive de palmier à huile étant responsable de bien des maux, à commencer par la déforestation.
L’Oleo100 est commercialisé au même prix que le gazole. Il permet de réduire de 60 % les émissions de gaz à effet de serre, et de 80 % les émissions de particules fines.
Les huiles usagées
La production de biocarburant à base d’huiles alimentaires usagées est également prometteuse. L’huile de friture est collectée auprès de restaurateurs, d’industriels de l’agroalimentaire, mais aussi de collectivités. Elle est filtrée et pré-traitée puis transformée en biocarburant, notamment dans l’usine biodiesel de Veolia, à Limay dans les Yvelines.
Cette usine produit chaque année 20 000 tonnes de biocarburant à base d’huiles alimentaires usagées. Avec une tonne d’huile usagée, 1200 litres de biocarburant peuvent être produits, et 1 litre d’huile valorisée permet d’épargner à l’environnement l’émission de 3 kilos de dioxyde de carbone.
Le recours massif aux biocarburants permettrait de réduire significativement la qualité de l’air, de créer des emplois et de nouveaux débouchés pour les filières agricoles, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre pour mieux lutter contre le réchauffement climatique.
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