Le monde ne peut pas gagner la bataille contre le changement climatique sans changer la façon dont les gens se déplacent. Les transports représentent déjà un quart des émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à l’énergie, un chiffre qui pourrait atteindre 33 % dans un scénario de statu quo.
L’ampleur du problème est mise en évidence par le contraste saisissant entre la qualité de l’air dans de nombreuses villes avant et pendant le ralentissement des transports urbains consécutif au Covid-19. Tout comme la pollution, les émissions de GES ont considérablement diminué à la suite de l’épidémie, car les préoccupations sanitaires et les restrictions de mouvement généralisées ont réduit la demande de mobilité dans le monde entier. Les embouteillages semblent soudain n’être plus qu’un lointain souvenir, les compagnies de navigation ont annulé des centaines de départs et certains des plus grands aéroports du monde utilisent leurs pistes pour garer les avions en panne.
La crainte des émissions de gaz à effet de serre
Mais cette tendance risque d’être de courte durée. Le virus finira par s’atténuer, et les gouvernements, les entreprises et la population voudront rattraper le temps perdu et minimiser l’impact économique de la pandémie. Si l’on en croit les précédentes crises mondiales, cela pourrait entraîner une augmentation nette des émissions, y compris celles provenant des transports. À la suite de la crise financière de 2008-2009, les émissions de carbone ont grimpé en flèche de 6 % en un an, ce qui s’explique en partie par le fait qu’une grande partie des programmes d’investissement destinés à stimuler l’économie sont allés aux industries à forte intensité de carbone.
Dans un contexte d’urgence économique et de prix du pétrole bas, on a de plus en plus le sentiment que les émissions du secteur des transports vont rebondir après la crise actuelle. Toutefois, la reprise post-Covid pourrait également être l’occasion pour les pays de mettre à l’échelle les solutions de transport plus propres et plus durables qui existent déjà.
Soutenir des modes de transport plus propres
Avec 70 % de la population mondiale qui devrait vivre dans les villes d’ici 2050, la réduction des émissions dues aux transports urbains est l’une des priorités les plus urgentes. Dans les pays en développement, de nombreux citadins passent une bonne partie de leur temps coincés dans la circulation à l’intérieur de voitures particulières ou de vieux bus diesel, ce qui a un coût élevé pour le climat, la productivité économique et la santé publique.
Les gouvernements auront tout intérêt à développer de meilleures alternatives. Selon le contexte local, cela peut signifier la mise en œuvre d’un système moderne de gestion du trafic, l’amélioration de la conception des espaces publics pour promouvoir le vélo et la marche, ou, ce qui est très important, l’investissement dans des systèmes de transport en commun fiables tels que le métro, le métro léger, les bus rapides, etc. Toutes ces solutions peuvent contribuer à maintenir les villes en mouvement tout en réduisant l’empreinte carbone des transports urbains.
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